Interview de Violaine Fajolle, Directrice des marchés Pharma/DM/DMI
Comment votre département a-t-il répondu à la première vague épidémique ?
Dès le mois de mars, le département Pharmacie/Hygiène/DM DMI s’est concentré sur la recherche d’équipements de protection individuelle indispensables et qui manquaient cruellement. La pénurie était grave et internationale. Dans cette situation de crise, notre rôle a été aussi de contrôler la qualité et le respect des normes des nouveaux distributeurs qui arrivaient sur le marché. Nous analysions chaque dossier pour vérifier si la réglementation était bien respectée et force était de constater qu’elle ne l’était pas toujours. CAHPP a été intraitable sur ce point et a éliminé un certain nombre d’offres.
Nous avons aussi essayé de débloquer des situations critiques concernant l’approvisionnement en molécules anesthésiques jusqu’au moment où l’État a pris le relais et réquisitionné les produits.
Chaque demande des adhérents était traitée au cas par cas et nous y avons répondu au prix d’un travail de fourmi. L’équipe CAHPP de 8 personnes, en télétravail, a été formidable. Comme tous, nous nous sommes adaptés et avons poursuivi par ailleurs nos réunions en visio avec les pharmaciens. Les réunions en présentiel au format régional sont plus conviviales, mais les nouvelles nationales en distanciel restent efficaces et permettent d’éviter des déplacements.
Quelles sont les demandes des établissements depuis l’automne ?
Chez nous, une personne est toujours dédiée aux EPI pour répondre aux adhérents et mettre à jour la base de données qui évolue en permanence. Par ailleurs, nous avons participé à l’élaboration du dernier catalogue spécial Covid CAHPP avec un chapitre sur les tests pour lesquels nous effectuons une veille permanente du marché – fabricants, distributeurs et utilisateurs – afin de proposer le meilleur référencement à un prix négocié.
L’engagement que nous prenons auprès des adhérents est celui d’une cellule de conseil, d’accompagnement en toutes circonstances, et celui d’un référencement de qualité. Nous sommes présents auprès de nos interlocuteurs pharmaciens du Grand Est au cœur de la première crise, de ceux d’autres régions épargnées par la Covid, de tous ceux qui aujourd’hui font face à l’épidémie et gèrent simultanément l’activité de soins de leur établissement.
Que retenez-vous de cette année atypique ?
Cette pandémie a permis de mettre en lumière notre grande dépendance des pays producteurs de principes actifs pour les molécules ainsi que certains dispositifs médicaux, principalement asiatiques. Nous alertons les tutelles sur les ruptures en médicaments ou DM depuis environ 5 années. Ré-importer la production de médicaments et DM est un véritable chantier : sur quels produits, comment, à quel prix ? L’adéquation est très complexe et d’ailleurs, les établissements seraient-ils prêts à acheter plus cher ?
Ces deux vagues épidémiques ont aussi permis de rapprocher une cinquantaine de professionnels de santé, dont les acheteurs des secteurs publics et privés, en cellule de crise hebdomadaire avec l’ANSM. La catastrophe sur le terrain était avérée par chacun et, ensemble dans le même bateau, il s’agissait de trouver des solutions. Ces réunions sont moins fréquentes mais se poursuivent, et c’est une très bonne chose.
Enfin, je retiens que la crise a révélé encore davantage le rôle clé de CAHPP. Nous avons fait la démonstration que nous n’étions pas seulement une ligne de référence mais une société de conseil et d’accompagnement en capacité de fournir des produits en situation de pénurie, de débloquer rapidement des situations délétères. L’essence même de CAHPP est de répondre présent en toutes circonstances.
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