Dr Paul Garassus, neurologue, président de l’Union Européenne de l’Hospitalisation Privée (UEHP), expert au BIAC (Business Industry Advisory Committee) auprès de l’OCDE.
Quelle est votre mission au BIAC ?
J’ai en effet été nommé au BIAC de l’OCDE, où siègent les représentants de la société civile, professionnels et industriels, porteurs de solutions et d’innovations. Ce département produit un travail scientifique d’analyse et de conseil qui permet d’orienter les travaux de l’OCDE. L’objectif est d’enrichir, par une expérience de terrain, la connaissance des enjeux actuels dont vont émerger les recommandations finales transmises par l’OCDE. Le rôle d’expert, en l’occurrence dans le champ de la santé et l’économie de la santé où j’exerce, est d’influer sur les politiques internationales de régulation de façon propositionnelle. L’OCDE est reconnue pour la qualité de ses travaux et recommandations sur la régulation économique internationale. Ainsi la « global minimum corporate tax » annoncée durant l’été 2021 par
l’administration Biden est une proposition OCDE. Mais aussi l’engagement en faveur de la distribution des vaccins dans des pays tiers. Ou encore, les éclairages techniques tels que les publications annuelles « Health At A Glance » qui sont des références absolues en économie de santé. Collaborer à l’intégration de solutions communes dans des sociétés interdépendantes est une chance. La pandémie l’a montré, il faut une régulation dans un système complexe où la production, non plus des matières premières mais des produits à valeur ajoutée, se fait de façon asymétrique. Dans l’analyse et la compréhension des chaînes de valeurs, les conseils de l’OCDE ne sont pas théoriques mais pratiques, et visent une meilleure coordination des États.
Votre engagement au sein de l’OCDE est-il une suite de votre engagement européen comme Président de l’UEHP pour l’hospitalisation privée ?
C’est pour moi une parfaite continuité dans mon engagement, qui est celui de la recherche de l’efficience à un niveau européen, associant le savoir médical et la réflexion économique. L’expérience commune que nous partageons au sein de l’UEHP est une chance pour proposer des solutions, non pas en s’enfermant dans une vision dogmatique mais en capitalisant sur nos expériences d’acteurs de terrain impliqués. Les défis organisationnels dans un monde ouvert nécessitent tout à la fois adaptabilité et interaction des professionnels. Le secteur privé est riche d’initiatives. Sortir de la seule dimension réglementaire pour contribuer à des solutions
efficaces implique une connaissance internationale. J’exerce actuellement mon quatrième mandat consécutif à la présidence de l’UEHP et c’est bien cette expérience capitalisée en Europe qui est à partager.
Interview diffusée en collaboration avec la FHP-MCO