Laurent Ramon, Directeur Général CAP SANTÉ
Les parlementaires ont voté la loi de finance de la Sécurité sociale (LFSS). Une part majoritaire du budget est destinée à la médecine de ville. La part de l’hospitalisation est minoritaire et celle de l’hospitalisation privée représente 10 % du budget. Pourtant l’hospitalisation privée a toute sa place dans le paysage : elle réalise 38 % de la chirurgie lourde, 65 % de la chirurgie ambulatoire, 30 % de la médecine et 18 % des accouchements.
En janvier 2023, le PLFSS 2023 annonçait une augmentation des tarifs de l’ordre de 0,7 %. « Lamine Gharbi, président de la FHP, a fait valoir l’utilité de l’hospitalisation privée. Il est impossible de s’adresser à ce secteur seulement en situation de crise et de ne pas l’accompagner par ailleurs », rappelle Laurent Ramon, directeur général de Cap Santé. « L’obtention d’une hausse globale de nos tarifs finalement de 5,2 % est un signal de reconnaissance de notre activité. Cela faisait plus de 10 ans qu’une telle hausse n’avait pas été attribuée. Cette année nous avons été gâtés ! » Cependant, ce chiffre ne garantit pas, dans la situation inflationniste actuelle, qu’il soit aisé de boucler les budgets en fin d’année. Sur les tarifs de la psychiatrie et des SMR, un projet rectificatif du PLFSS est attendu.
L’application de la loi Rist à compter du mois d’avril provoque des tensions. « Cependant pouvons-nous promouvoir une médecine de recours allant au plus offrant ? Le secteur privé fait peu appel à ces praticiens intérimaires. Nous devrons tenir notre rôle le temps que la régulation se mette en place et que ces praticiens acceptent de revoir leurs tarifs à la baisse. »
Cap sur la prévention
La LFSS n’a pas pour unique vocation de couvrir les frais de santé en phase aiguë. Le financement de la prévention à grande échelle, à condition que celle-ci soit adaptée et portée par les médecins, est indispensable. « La finalité de la prévention est de mieux vieillir et elle vise à terme à réduire les dépenses. Une personne qui prend soin de sa santé coûte moins cher à la société et limite les risques de maladies chroniques. La prévention doit être compréhensible par tous. Les spots publicitaires, affiches ou vidéos sont insuffisants. Nous avons tendance à privilégier le curatif au détriment du préventif. » Aujourd’hui la prévention s’impose comme une solution. Une des missions du secteur privé est de promouvoir les activités de prévention. D’autant plus que la croissance démographique actuelle pose la question à terme du volume des prises en charge.
« Notre mission est d’être utile là où le législateur nous demande de l’être », conclut Laurent Ramon.